Le Canada peut faire mieux en financement du climat

Alors que le G7 se réunit en Cornouailles, en Angleterre, la nécessité d’une coopération internationale n’a jamais été aussi évidente. La pandémie de la Covid-19 démontre les risques pour la santé et la dignité humaine lorsque la coopération internationale échoue et que les pays riches adoptent une attitude « moi d’abord » face à la crise climatique. Tant pour la Covid-19 que pour notre planète en réchauffement, nous devons investir des fonds pour protéger les plus vulnérables. Le sommet du G7 est l’occasion pour le Canada de changer les choses et de faire preuve d’un véritable leadership.

Le Canada n’a pas été très généreux pour ce qui est d’aider les pays les plus vulnérables à atténuer les effets du changement climatique et à s’y adapter. En 2009, les pays industrialisés ont convenu de mobiliser 100 milliards de dollars américains par an en financement climatique d’ici 2020. L’accord de Paris de 2015 a réaffirmé cet engagement. Ce montant est bien inférieur à ce dont les pays vulnérables ont besoin pour relever les défis climatiques, puisqu’on estime qu’ils auraient besoin de 300 millions de dollars par an en 2030 pour les seuls coûts d’adaptation. Mais le respect de l’engagement de 100 milliards de dollars contribuerait grandement à montrer la solidarité avec les pays qui, historiquement, n’ont pas beaucoup contribué à la crise climatique et qui, pourtant, subissent de manière disproportionnée les impacts sur la santé et les systèmes de soins de santé, qu’il s’agisse des déplacements de population dus aux inondations ou des maladies cardiaques et respiratoires dues à la fumée des feux de forêt.

Bien qu’il soit un pays riche et très polluant, le Canada a l’une des contributions les plus faibles au financement du climat. Le Canada est le seul pays du G7 dont les émissions ont augmenté depuis la signature de l’accord de Paris. Par habitant, nos émissions sont deux fois plus élevées que la moyenne du G20. Et pourtant, notre contribution au financement du climat, soit 2,65 milliards de dollars canadiens, est inférieure à notre juste part. Dans un rapport publié la semaine dernière, l’organisation humanitaire internationale Care a souligné la faible contribution du Canada au financement du climat et le fait que notre contribution ne permet pas de soutenir les projets d’adaptation ou de donner la priorité aux personnes les plus vulnérables au changement climatique.

Le Canada peut faire mieux. Et le sommet du G7 est l’endroit idéal pour faire les annonces de haut niveau qui rendront les Canadiens fiers d’avoir fait ce qu’il faut plutôt que ce qui est facile.

Au sommet du G7, il est temps pour nos dirigeants de mettre de côté cette mentalité du « moi d’abord ». Voici comment : premièrement, annoncer que le Canada doublera sa contribution au financement du climat pour atteindre 5,2 milliards de dollars par an. Deuxièmement, s’assurer que nos investissements financiers en matière de climat donnent la priorité à l’adaptation et aux pays les plus vulnérables. Troisièmement, s’assurer qu’il existe de meilleures mesures pour que les investissements financiers pour le climat atteignent les organisations locales, à la fois directement et par le biais des organisations non gouvernementales internationales canadiennes, afin de garantir que les ressources se retrouvent entre les mains des communautés les plus pauvres et les plus vulnérables.

Lorsque le monde s’ouvrira et que les Canadiens voyageront au-delà de nos frontières, j’espère que nous pourrons à nouveau porter fièrement le drapeau canadien sur nos sacs à dos et nos valises. Et les gens le verront comme un symbole de leadership et de générosité parce que nous nous sommes levés et avons contribué à améliorer la vie des personnes dans le monde entier, maintenant et à l’avenir.

Le Dr Joe Vipond est président de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et médecin urgentiste à Calgary, en Alberta.

Share