Les demi-mesures du Canada ne sont pas une réponse saine au changement climatique

Au cours de la semaine dernière, 50 organisations et près de 800 professionnels de la santé au Canada ont signé notre déclaration du Jour de la Terre pour une Relance en santé. Merci à chacun d’entre vous qui a signé la déclaration, qui a demandé à votre organisation de la signer ou qui a transmis le courriel à ses collègues et amis des professions de la santé. Nous sommes très fiers de cette mobilisation.

Dans notre lettre au premier ministre, nous lui avons demandé de s’engager, lors du Sommet des dirigeants sur le climat à l’occasion du Jour de la Terre, à atteindre des objectifs climatiques qui protégeraient la santé des enfants d’aujourd’hui si on réussissait. Plusieurs organisations au Canada sont d’accord pour dire que cet objectif doit être une réduction, pour l’an 2030, d’au moins 60 % par rapport aux niveaux de 2005. En fait, à la conférence de presse au cours de laquelle une nouvelle modélisation a été publiée, notre ancienne présidente Dre Courtney Howard indiquait clairement la voie à suivre pour atteindre cette réduction.

Ce que nous avons entendu de la part du premier ministre Trudeau hier matin, c’est un engagement à réduire d’ici 2030 les émissions d’au moins 40 % par rapport aux niveaux de 2005.

Bien qu’il s’agisse d’une légère amélioration par rapport aux 36 % de réduction annoncés dans la présentation du budget plus tôt cette semaine, ce n’est pas ce que nous voulions entendre de la part du premier ministre. Atteindre des réductions de 40 % d’ici 2030 ne constitue pas notre juste part mondiale. Cette réduction ne nous permet pas d’être fiers du Canada en tant que chef de file mondial, et cela ne nous apportera pas les nombreux avantages indirects pour la santé qui viendraient avec les changements que l’on devrait faire.

Comme l’a dit Dre Howard hier dans un communiqué de presse conjoint :

« Lorsqu’on veut réanimer un corps humain, les demi-mesures ne fonctionnent pas – la personne s’écrase et meurt. Le COVID-19 n’est pas sous contrôle si on administre des demi-mesures – les cas montent en flèche. De même, empêcher le climat de franchir les points de non-retour requiert plus que des demi-mesures si on veut apporter une réponse saine au changement climatique. Une réduction de 40 à 45 % des émissions par rapport aux niveaux de 2005, d’ici 2030, ne représente pas la part équitable du Canada en matière de réduction des émissions.

Donc, notre tâche consiste à dépasser les attentes. À l’avenir, nous devons être ambitieux et pousser fort, pousser vite et ne pas nous arrêter jusqu’à ce que nous ayons créé les cadres de gouvernance nécessaires. C’est-à-dire qu’il nous faut un projet de loi C-12 renforcé, des ressources (par le biais d’une réaffectation des subventions aux combustibles fossiles) et la volonté politique nécessaire pour qu’en 2030, nous puissions nous réveiller et constater que nous avons fait notre part pour stabiliser le climat de la Terre et offrir un avenir sain à nos enfants. »

D’autres dirigeants mondiaux ont fait preuve de plus d’ambition. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont tous deux des objectifs de réduction plus élevés que nous, et tous deux ont déjà réduit leurs émissions. Le Canada est l’un des pays les plus riches du monde – il n’y a aucune excuse de ne pas réussir à assumer notre juste part et de ne pas être capable de mettre en œuvre le cadre de responsabilisation nécessaire pour y parvenir. Cet échec continu n’est pas un problème mineur – il est catastrophique.

Nous resterons en contact avec vous pour trouver des moyens de maintenir la pression. En attendant, essayez de prendre quelques minutes aujourd’hui pour sortir dehors afin de réfléchir aux nombreuses raisons pour lesquelles nous travaillons pour l’action climatique – nos voisins, nos familles, la terre, la communauté mondiale.

Lire le communiqué de presse conjoint des groupes de la société civile >

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